Nous voici à l’entrée de la salle Imaginer. Cette salle mesure 13 mètres de largeur, soit de gauche à droite, et 20 mètres de profondeur qui s’étalent devant nous et qui se termine par un réduit de six mètres de largeur et cinq mètres de profondeur. Le plancher est une imitation de bois de couleur naturelle, c’est-à-dire chêne clair. Les murs et le plafond sont blanc cassé sauf dans le réduit où les murs sont gris charbon de bois. Le plafond s’élève à cinq mètres du sol. La lumière est tamisée, chaleureuse, invitante. 
Les œuvres rassemblées ont pour la plupart été réalisées entre 1850 et 1930. Au Québec, cette période est marquée par un important mouvement de commémoration. Ici sont célébrés les hommes politiques et les grands moments de l’histoire nationale. Cette salle aborde les enjeux de la construction de l’histoire par l’image, d’où son nom « Imaginer ». En effet, les artistes qui se sont exercés à peindre ou sculpter les personnages et les événements fondateurs de l’histoire n’ont que très rarement été témoins de celle-ci.
La salle est divisée en trois grandes sections qui se défilent devant nous.
On y présente d’abord un atelier d’artiste, celui de Napoléon Bourrassa. Les peintures et le mobilier sont disposés de manière à évoquer l’environnement de travail de Bourassa : si vous vous avancez de quelques pas, vous foulerez des tapis et vous pourrez vous asseoir sur l’une des deux banquettes. À gauche, une plateforme basse empiète sur les tapis, y sont exposés un fauteuil rembourré et une table de jeu en acajou, tandis qu’à droite, le long du mur, toujours sur une plateforme basse, on retrouve un sofa aux lignes courbes et asymétriques; devant nous, à quelques mètres, s’élève la fresque historique inachevée L’Apothéose de Christophe Colomb à laquelle je reviendrai sous peu; et, de part et d’autre, les murs sont couverts d’une vaste sélection des œuvres de l’artiste : portraits, scènes de vie, œuvres sacrées et historiques.
La seconde section représente un espace politique inspiré du Salon rouge de l’Assemblée nationale. Cette influence se manifeste par la présence d’un très long et large tapis rouge. La largeur du tapis rouge est de sept mètres. Sa longueur est d’un peu plus de 30 mètres. Cette longueur disproportionnée s’explique par le fait que le tapis rouge recouvre aussi les murs de chacune des extrémités de cette section. Autrement dit, les deux grandes peintures qui sont exposées aux extrémités latérales de cette section le sont sur fond rouge. À votre gauche, L’Assemblée des six comtés à Saint-Charles-sur-Richelieu, en 1837 et à votre droite, Jacques Cartier rencontre les Indiens à Stadaconé, 1535. Devant ces deux toiles, vous trouverez des plateaux tactiles qui vous donneront des détails sur l’interprétation de ces œuvres. Je vous indiquerai où trouver les plateaux lorsque nous arriverons dans cette section. D’ailleurs, nous pourrons aussi toucher au tapis sur les murs, ça vous permettra de mieux percevoir ce fameux tapis. Des scènes de la vie politique, des portraits et des sculptures d’hommes importants sont aussi exposés. Notez qu’au centre de la salle, où prend fin le tapis rouge, se trouve un banc.   
Finalement, la troisième section, le réduit aux murs gris charbon de bois, célèbre le triomphalisme religieux. Je vous donne un peu plus de détails sur cette section puisque nous ne nous y attarderons malheureusement pas plus. Vous y verrez, au centre, une statue, le Sacré-Cœur de Jésus. Cette statue de pin représentant Jésus pointant son cœur luminescent est sous une cloche de verre. Accrochées au mur, à droite, des pièces d’orfèvrerie liturgique, dont un calice d’argent et de vermeil (argent couvert d’une mince couche d’or) aux teintes chaudes tirant sur celle de l’or rose. Au fond du réduit, sur une tablette fixée à deux mètres du sol, on voit les cinq grandes sculptures de bois qui ont décoré le portail extérieur de l’église de Sainte-Famille, à l’île d’Orléans : au centre, l’Enfant Jésus en jeune adolescent entouré de ses parents, la Vierge et Saint-Joseph et, à leurs extrémités, les parents de la Vierge, Sainte-Anne et Saint-Joachim. On remarque la présence de feuilles de plomb sur la tête de chaque personnage, sur le voile de la Vierge et sur le livre de Sainte-Anne afin de protéger ces parties vulnérables des intempéries du climat québécois. 
Avant d’aller marcher sur le tapis rouge, prenons quelques minutes pour parler de Napoléon Bourassa et de sa fresque historique inachevée L’Apothéose de Christophe Colomb. 

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